Commande du Théâtre de la rencontre (Paula Brunet).
Une femme et un homme… Ces deux-là se rencontrent au moment où tout bascule dans leur vie. Il a été standardiste, croque-mort, catcheur… et désormais il erre dans la rue. Elle aurait pu connaître le succès et désormais quelque chose se brise en elle (sa voix, ses os…). Il décide d’avancer, coûte que coûte, elle se sait condamnée et dit « J’arrête. » Il va l’aider et en bon organisateur de gala de catch, il va lui proposer un dernier combat…
"L’originalité de cette rencontre de deux êtres privés d'élan est développée avec subtilité et habileté et c’est la magie de la parole qui va précisément donner à chacun son élan propre. Aux anges est une pièce drôlement humaniste."
Aux Nouvelles Ecritures Théâtrales.
Un extrait :
La femme : J’arrête.
L’homme : C’est pas possible d’arrêter comme ça sans crier gare. De s’asseoir au milieu de la foule et d’emmerder le monde.
La femme : Vous n’allez pas me faire croire…
L’homme : Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai pas une tête à être pressé à avoir un rendez-vous ? C’est ça ?
La femme : Si vous avez faim j’ai une banane dans mon sac.
L’homme : Hein ?
La femme : Vous avez très bien compris. Tenez.
Il hésite, puis ouvre le sac, prend la banane, lui rend le sac, ouvre son parapluie.
La femme : Qu’est-ce que vous faites ?
L’homme : Je m’installe. Moi quand je mange je m’installe.
La femme : Ici ?
L’homme : Vous êtes bien assise par terre vous.
La femme : Le parapluie. Sous un toit. On dit que ça porte malheur.
L’homme : Un toit ? On est sous terre. Et puis qu’est-ce qui peut bien nous arriver de pire ? Vous êtes à bout de souffle et moi je crève la dalle.
Il mange.
La femme : Ce matin j’ai trouvé une lettre anonyme dans ma boîte. La chaîne de l’espoir vous connaissez ? Un courrier qui porte bien mal son nom. Quelqu’un de votre entourage vous fait participer bien malgré vous à une chaîne épistolaire au contenu soi-disant religieux. Il s’agit de recopier à la main – l’expéditeur insiste bien : à la main - une trentaine de lettres identiques à celle que vous avez reçue le tout à la gloire de tel ou tel saint faute de quoi le malheur s’abattra sur vous. Suit une liste d’exemples de ce que les pauvres malheureux qui ont cru pouvoir passer outre ont enduré dans les jours qui suivent. Madame Unetelle a jeté la lettre à la poubelle et s’est fait renverser par une voiture en quittant sa maison. Monsieur Chose a fait faillite en voyant du jour au lendemain sa clientèle refuser d’entrer dans son magasin. Le couple Bidule s’est séparé dans des scènes d’une violence inouïe la petite du troisième a fait une fausse couche et le fils Machin a raté son examen. Un catalogue non exhaustif en matière d’expiation instantanée. De quoi rire ou pleurer on ne sait pas. Tout comme ce qui est promis à tous ceux qui s’exécutent : le bonheur éternel et une place au paradis. Comment voulez-vous encore appâter les gens avec ça le bonheur éternel et une place au paradis ?
L’homme : Attendez ça dépend. Faut voir. C’est quoi le bonheur ?
Mon Orient-Express, mise en scène Agnès Renaud, Compagnie L'Esprit de la Forge, sera joué le 13 mars 2025 au Théâtre Jacques Carat de Cachan, le 23 avril 2025 au Théâtre de Saint-Quentin, et le 25 avril 2025 au Théâtre de Noyon.
La fille qui chante et la fille sur le toit, d'après En découdre (Lansman Editeur), spectacle mis en scène et joué par Jeannette Mogoun sera programmé les 27 et 28 mars 2025, dans le cadre de la rencontre artistique Bright Generations - ASSITEJ international, organisée par Scènes d'enfance - Assitej France, en collaboration avec le Théâtre Massalia à Marseille.