Editions Lansman, 2007
Commande de la compagnie 3 mètres 33.
Avez-vous déjà essayé de deviner la vie des gens rien qu’en les regardant? Pour Mademoiselle J’affabule, c’est facile. Chaque matin elle prend le train de banlieue et s’invente des histoires. Devant elle, des passagers fatigués, entassés, endormis. Ici, une vendeuse de grand magasin, là un employé de banque. Et quand Mademoiselle J’affabule est en forme, son imagination file à la vitesse de la lumière : le train de banlieue est infesté de créatures extraterrestres venues sur terre à la recherche d’une matière première qui manque à leur bonheur, le rêve humain...
Un extrait :
1 - Slurp…
2 - Qu’est-ce que tu manges ?
1 - Un rêve humain.
2 - C’est bon ?
1 - Mmm…
2 - J’en veux.
1 - Grrr…
2 - J’ai faim. Tu peux bien partager.
1 - Bas les pattes. C’est mon rêve.
2 - Un rêve de gosse. Veinard. C’est les meilleurs.
1 - Bas les pattes j’ai dit. C’est à moi. Je l’ai vu le premier.
2 - Je vais mourir de faim.
1 - Mange ta main. Et garde l’autre pour demain.
2 - Ma main je l’ai déjà mangée hier.
1 - Et alors ?
2 - Elle a repoussé. Je préfère les rêves humains.
1 - Va-t’en.
2 - Où ?
1 - Sur terre.
2 - C’est loin.
1 - Prends ton filet dérivant et va faire ton marché. Avec un peu de chance tu tomberas sur un rêve abandonné.
2 - Ils sont moins bons.
1 - Va-t’en je t’ai dit. Va te chercher parmi les hommes un rêve à ton goût. Un bon rêve qui croustille puis qui fond sous la langue. Va t’en voir sur terre si j’y suis et laisse-moi manger en paix.
+ La mise en scène de la compagnie 3 mètres 33 (Anne Leblanc, Pascale Maillet et Marie-Laure Spéri)