La folle de mai : Viens ici espèce de zouave. Si tu ne reviens pas tout de suite ça va barder. Tu veux me faire tourner bourrique. A table. Laisse pas refroidir la soupe. Va viens obéis. Laisse tomber la guerre et viens bon sang. Si tu ne reviens pas tout de suite ça va tomber tu sais. Un cri ton pas dans l’escalier j’entends ton pas dans l’escalier. Je tourne en rond j’attends. J’attends de tomber sur toi au hasard de mes pas. Je me lève et je tourne chaque jour depuis ce jour. Je tourne et je compte mes pas. Attention je compte jusqu’à trois. A trois au moins une fois t’entendre dire j’arrive. Laisse pas refroidir la soupe va. Laisse tomber le travail et laisse tomber les filles viens. Laisse tomber la guerre et viens mon fils. Viens c’est un ordre. Viens espèce de zouave. Viens car moi je ne laisserai pas tomber.
Entre le Zouave. Il porte un appareil à transmission de l’armée.
Le Zouave : Et moi je tombe des nues à voir les femmes tourner en rond.
La folle de mai : Qui es-tu ?
Le Zouave : J’ai des nouvelles.
La folle de mai : Fais pas le zouave.
Le Zouave : Il est mort.
La folle de mai : C’est pas drôle.
Le Zouave : Il est mort en héros.
La folle de mai : Est-ce que ça le rend vivant ?
Le Zouave : C’est un martyr.
La folle de mai : Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ?
Le Zouave, montrant le portrait : Tu peux te l’accrocher au mur maintenant.
La folle de mai : Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ?
Le Zouave : C’est un martyr il ne t’appartient plus.
La folle de mai : C’est mon fils je l’attends.