Mise en scène Agnès Renaud, Compagnie de l’Arcade, avec Louis-Marie Audubert, Xavier Czapla, Virginie Deville, Laurent Huon, Xavier Kuentz, Anne de Rocquigny. Scénographie Patricia Lacoulonche, lumières Véronique Hemberger, costumes Anne Bothuon, conseil marionnettes Lena Gousseva. Production Compagnie de l’Arcade, en résidence et en convention avec la ville de Saint-Quentin et le Conseil Régional de Picardie, et avec le soutien de la DRAC Picardie, du Conseil Général de l’Aisne et du Rectorat d’Amiens.
Création au théâtre de la Manufacture à Saint-Quentin (02) du 20 novembre au 1er décembre 2007.
Le point de vue de la metteure en scène :
Qu’advient-il de l’homme quand il perd ses repères ? Une ambition dévorante allant jusqu’à l’anthropophagie gagne les porteurs de géants.
Sous couvert de carnaval, le texte de Luc Tartar est une formidable allégorie sur le monde du travail. Mondialisation, crise économique, chômage, concurrence : où l’humain peut-il encore se frayer passage ?
Agnès Renaud
La presse :
A la fois lyrique et réaliste, truffé de jeux de mots, se référant aussi bien à Alfred Jarry par son caractère surréaliste qu’à Samuel Beckett par son ambiance absurde, le texte de Luc Tartar évoque les carnavals du nord de la France à travers deux archétypes : les géants, tout auréolés de leur grandeur, et les porteurs à leurs pieds, chargés de les transporter. L’histoire à double face, entre la comédie et la tragédie, évolue de la féerie des premiers, échappés d’un monde onirique, à la vie quotidienne des seconds confrontés à la réalité du travail.
Dans sa mise en scène, Agnès Renaud a subtilement établi un jeu de miroirs comme si le plateau se dédoublait, de façon verticale et horizontale, montrant au premier plan les personnages démesurés, dévoilant dans leur dos leurs serviteurs de parade. […] Avec cette pièce qui donne une vision du haut et du bas, et même des hauts et des bas, Agnès Renaud se livre à une fable sociale sur la lutte des classes, la hiérarchie impitoyable et le goût du pouvoir aveuglant. Mais cette création reste avant tout ludique. […] Au sein d’une très bonne distribution, avec une mention à Louis-Marie Audubert, plein d’humanité dans son jeu, le tandem farfelu des géants est campé avec une délicieuse outrance par Virginie Deville et par un Laurent Huon dont la voix de stentor semble venir du ciel.
Fabrice Littamé, L’Union dimanche (Champagne-Ardenne-Picardie), 25 novembre 2007.